Je change de vie

Dans un peu plus de deux mois je reprends des études à plein temps.

J'ai 28 ans, un petit garçon de 4 ans, un amoureux et 3 beaux-enfants. Bref, une vie déjà bien remplie.

Suis-je inconsciente? Qu'est-ce que j'ai à me prouver?

J'ai peur...

Un amour de maman

Lorsque mon fils est né, ou plutôt lorsque notre relation ultra-supra-fusionnelle s'est établie, j'ai cru mon cœur de maman définitivement saturé d'amour. La situation me plaisait et je m'y complaisais sans vergogne, jusqu'au jour ou l'envie d'une seconde grossesse est venue augmenter le son du tic-tac de mon horloge interne. Avoir un autre enfant? Trois fois oui. Mais… serai-je capable de l'aimer autant? Questionnement terrible qui m'a turlupiné longtemps sans que je puisse apporter de réponse sincère.

Et puis un homme est entré dans ma vie, et avec lui ses trois enfants. Je passe pour l'instant les détails de la rencontre et de l'année d'acclimatation mouvementée qu'il nous a fallu pour que chacun fasse sa place et que nous trouvions notre actuel équilibre. En bref, ces derniers mois, mon intérêt pour ces trois têtes blondes s'est mué en affection, en profond attachement, puis, je crois… en amour.

Mais quel est donc cet amour que l'on éprouve pour des enfants qui ne sont pas les nôtres? Peut-on le qualifier de maternel? (…et en ai-je le droit?) Est-ce un amour aussi naturel, aussi inconditionnel?

Quoi qu'il en soit, ce matin, lorsque "nos" enfants sont tour à tour venus m'embrasser, les yeux encore tout embués de sommeil, que nous avons déjeuné ensemble dans un vivifiant brouhaha, qu'ils ont passé leurs bras autour de mon cou pour me serrer fort et me dire au revoir (long soupir accompagné d'un sourire béat…), j'ai eu, en refermant la porte, la très intime conviction que mon cœur de maman est une source d'amour intarissable. Et que trois nouveaux venus pourront pour toujours s'y abreuver.

In her shoes

Vive le vent de l'amour

L'autre soir, au lit...
(moi, émerveillée)
- Ecoute chéri, on entend le vent. C'est beau!
(mon amoureux, très amoureux)
- Euh, chérie, je crois que c'est un bus.

...C'était bien un bus.